LINNAE — from wild workers to wild tourists

« Putain Linnae, c'est pas la première fois qu'on prend l'avion, qu'est-ce qui te prend? ». Je l'ai jamais vu comme ça à ne pas être capable d'arrêter de bouger les jambes, elle se tortille comme pas possible et semble incapable de se concentrer sur le film qu'ils présentent dans l'avion. D'accord, à la base, c'est toujours un truc naze, mais quand même. Je prends une gorgée de mon whisky sur glace, passe la main dans mes cheveux. À ce train-là, je supporterai pas ça. D'ailleurs, c'est tellement pas son genre que c'est encore plus agaçant. Elle se retourne vers moi, sérieuse « On s'est souvent fait envoyer en vacances forcés dans une ville barbante comme celle-là ? ». Tiens, elle voulait pas me l'avouer, mais c'est le fait qu'on s'en va pas seulement conclure magnifiquement une nouvelle affaire, mais qu'on doit refaire le plein d'énergie jusqu'à ce que le patron ait besoin de nous de nouveau. On a pas trop le choix, alors j'ai réussi à force de petites attentions à convaincre Linnae de ne pas embarquer pour le vol vers Miami où nos principaux concurents aux meilleurs résultats se rendaient, rayonnants « Pas une chance qu'Eden et Nohlan nous rattrape. On est mieux en tout point à eux, Linnae ». Je lui souris, je la regarde, et damn, je sais pas si c'est le fait que j'ai écouté une émission qui disait que s'envoyer en l'air 10 000 pieds au-dessus du sol était carrément extatique, ou simplement parce que toutes les fois qu'on a conclu, Linnae et moi, c'était juste trop bien chaque fois. Et puis ça la détendrait aussi. Quoique, ma remarque lui a plu qu'elle me regarde, amusée « Je suis mieux tombé. Nohlan ressemble d'un singe de foire ». J'éclate de rire, et son sourire renaît. Elle est foutrement belle quand elle sourit. Quand elle est chiante. Quand elle jubile après avoir fait signer un contrat. Elle est belle, Linnae Fletcher, ça s'arrête là.

Calmant simplement mon rire, je commande une demie bouteille de champagne. Pour après, parce que là, plus je la regarde, plus j'ai envie. Me retournant légèrement vers elle, j'approche mon visage de son cou et y dépose de petits baisers, remontant vers son oreille, sous l'oeil attentif d'un vieux dégueulasse dans la rangée 3A. Tant pis, il mate la petite blonde depuis qu'elle a posé ses fesses à côté des miennes. Appuyant légèrement mon front sur sa tête, je lui souffle « J'ai commandé du champagne ». Croyez-moi, elle sait pertinemment ce que ça veut dire...